Un des derniers cas graves que j’ai eu à gérer est celui d’un pêcheur qui s’est pris les pieds dans un « bout »1 en mouillant2 ses lignes de casiers3 : il est passé par-dessus bord. Ils étaient deux sur le bateau, le patron n’a pas pu ramener à temps son matelot. Notre canot de sauvetage est intervenu … Lire la suite
Métiers de la mer
Travailler avec la mer, c’est sans cesse jouer sur les limites, chercher l’équilibre entre des espaces qui s’effleurent, se repoussent mutuellement et, finalement, s’interpénètrent sournoisement ou avec la violence des tempêtes. C’est chercher la bonne mesure d’un temps marqué par le flux et le reflux. C’est essuyer les embruns et recevoir la brulure du soleil. C’est essayer de s’allier les forces herculéennes ou minuscules : celle de la houle et celle de la multitude qui vit sous la surface et qui apparait quand la marée découvre l’estran.
Les textes de ce dossier racontent
– la patience de la paludière cueilleuse de sel marin ;
– l’obstination de cette autre paludière qui, sur sa digue d’argile, entretient l’espoir de contenir la montée des eaux ;
– la curiosité du météorologue de village, confronté aux soubresauts quotidiens du temps qu’il fait et à l’apparition, dans la vase, des phénomènes microbiologiques évocateurs de l’apparition de la vie, aux ères géologiques ;
– l’optimisme de l’éleveur de moules, perpétuellement entre terre et mer ;
– la rudesse du marin pêcheur secoué sur son chalutier ;
– la sagesse du sauveteur en mer, habité par la passion de naviguer et par la solidarité des gens de mer.
La météo des villages
Michel Evain s’occupe d’une station météo automatique implantée au village de Saillé, dans les marais salants du bassin de Guérande. Prévoir le temps est primordial pour gérer au mieux des travaux du marais. Mais l’on se rend compte que les mesures rationnelles garanties par la rigueur de la science ne font souvent que confirmer ce … Lire la suite
Contenir l’océan
Marie-Thérèse et Serge Haumont exploitent un marais salant dans le bassin du Mès au nord de Guérande. Depuis des années, comme leurs collègues paludiers, ils voient la mer monter de plus en plus haut le long de leurs digues. Parfois, des points bas laissent passer l’eau, des brèches se créent, jusqu’au débordement catastrophique lorsque les … Lire la suite
Entre deux marées
Robert élève des moules de bouchot à la pointe de Pen Bé, près de l’estuaire de la Vilaine. Cela veut dire qu’il doit s’intéresser autant à la biologie marine qu’à la mécanique et à la gestion financière de son affaire. Mais il lui faut d’abord s’accommoder des marées, des prédateurs, de la météo et des … Lire la suite
Fred, marin-pêcheur sur le Moorea
« Il y a trois sortes d’hommes : les vivants, les morts et ceux qui vont en mer » (Aristote). Le marin-pêcheur est de ceux-là. Confiné dans l’espace exigu et instable d’un bateau, il doit, pour travailler sur une étendue qui n’a pas d’autres limites que le ciel et l’horizon, se confronter à la mer dans un tête-à-tête … Lire la suite
Paludière
J’aime marcher pieds nus sur les ponts d’argile de ma saline quand l’eau se réchauffe en glissant de bassin en bassin. C’est mon privilège de paludière. Imaginons que nous sommes un matin de juin : le sel se concentre peu à peu sous l’action du soleil et d’une petite brise d’est. Il va falloir attendre la … Lire la suite