Neuf récits, neuf photographies : neuf jeunes adultes s’exposent pour raconter leur entrée difficile dans le monde du travail. Ils ont voulu partager leur histoire, parce qu’elle nous concerne. Ils nous disent le chômage vécu, tel qu’il est essentiel d’en parler au-delà des statistiques ou des débats économico-politiques. Leurs récits, c’est notre société.
Anna, Clotilde, David, Jossian, Julie, Manon, Mohamed, Sébastien, Valoucka : elles et ils sont plus ou moins diplômé·es, ayant plus ou moins d’expériences de stages, de petits boulots, de vrais emplois précaires, dans la restauration, la manutention, la communication, le nettoyage, le médical. Elles et ils voudraient devenir animateur, avocat, ingénieur, et pourquoi pas paysan, ou bien s’essayer à l’humanitaire, à la création d’entreprise. Mais pour l’heure, ils sont confrontés à la privation d’emploi, et tout ce que cela entraine : faire avec le regard des autres, de la famille, des amis, qui comprennent plus ou moins, qui soutiennent tant bien que mal, qui s’apitoient, qui s’éloignent ; faire avec les injonctions à la disponibilité, à l’adaptabilité, à la performance. Ils doivent trouver leurs marques dans un monde où ils ne sont pas attendus, où rien ne va de soi. Est-ce qu’on a le droit, lorsqu’on est jeune et privé·e d’emploi, d’avoir des rêves, de faire parfois ce qui nous plait, de prendre des pauses dans ses recherches ? D’être soulagé de pouvoir enfin faire la grasse matinée, quand on a été licencié ? D’espérer avoir enfin une raison de mettre le réveille-matin, quand on aura décroché une mission ?
Écouter leurs paroles, c’est découvrir des personnalités et des trajectoires de vie singulières, inattendues, épatantes même. Ces jeunes sont bousculés par les duretés de la vie sociale, mais toujours en mouvement, toujours s’efforçant de comprendre ce qui leur arrive, d’envisager l’avenir, guettant l’opportunité à saisir. Ils regardent l’avenir avec leurs envies et leurs impatiences, leurs inquiétudes et leurs espoirs. Leur destin est un peu aussi le nôtre.