« Quand je raconte mon travail, j’y vois plus clair ! »
Des professeurs stagiaires de collège ou de lycée se prêtent à l’exercice.
Dix récits de travail, composés à partir d’écrits réalisés dans le cadre de leur formation à l’Isfec-Afarec d’Ile-de-France.
Dix récits à la première personne, où chacun expose ses confrontations à un problème posé par l’entrée dans le métier. Au plus près de la réalité des classes.
Elles et ils sont jeunes et moins jeunes.
Elles et ils enseignent les maths, la philo, l’anglais, les sciences médico-sociales, l’histoire-géo, le français.
Elles et ils ont été affecté·es en collège, en lycée général, en lycée professionnel, en banlieue francilienne ou dans un établissement chic de Paris.
Elles et ils racontent leurs tâtonnements, leurs progrès, leurs prises de conscience. Et chemin faisant, se professionnalisent.
Préface d’Anne Barrère, sociologue de l’éducation et professeure à l’université Paris-Descartes.
Éditions Dire Le Travail, 2020
Écouter des enseignants débutants parler de leur travail
Avant-propos du livre – Agnès Berthe, Nathalie Bineau, Patrice Bride, Coopérative Dire Le Travail
Ce livre regroupe une dizaine de récits d’entrée dans le métier, rédigés par les enseignants eux-mêmes. Ils sont « entrés en classe », pour venir se placer face aux élèves, debout devant un tableau, assis derrière un bureau, et racontent ce qui leur arrive. Qu’ont-ils à nous apprendre, que l’on soit enseignant débutant, formateur, ou professionnel d’un autre secteur, intéressé par l’apprentissage d’un métier ? Ils tâtonnent, s’impliquent de leur mieux, mais doivent surtout faire avec l’inattendu, le manque de repères, les bricolages, l’urgence. Ces récits ne proposent pas de solutions transférables, ni de modèles d’application de « bonnes pratiques », prescrites ou recommandées. Ils fouillent des situations d’enseignement dans leur singularité et leur fraicheur. Ils révèlent les dimensions cachées du métier, inconnues si on ne le pratique pas, peu ou plus conscientes si on est devenu un professionnel aguerri. Ils manifestent des transformations en cours, tout ce qu’il faut apprendre à mobiliser pour tenir dans la classe, et chemin faisant, se professionnaliser.
Ces enseignants, au cours de leur année de stage1, ont été invités à produire un « écrit professionnel », modalité de formation et de validation des acquis parmi d’autres. Nous2 avons sélectionné dix de ces écrits parmi une centaine, essentiellement selon le critère de la diversité (disciplines enseignées, contextes d’enseignement, thématiques abordées). Nous les avons ensuite nettement réduits, de moitié ou des deux tiers, pour en faire des récits adressés à un lectorat extérieur au dispositif de formation. Pour cela, nous avons privilégié les descriptions de situations de classe et du travail concret de l’enseignant, et laissé de côté la plus grande partie des considérations générales et des références à des travaux de sciences de l’éducation ou à des contenus de formation. Nous nous sommes efforcés de préserver des voix et des styles singuliers, et nous avons bien sûr sollicité l’accord des auteurs pour la version finale.
Nous les remercions vivement d’avoir accepté cette proposition de transformer un écrit formatif en récit public, d’exposer ainsi leur cheminement, leurs fragilités peut-être. Nous n’oublions pas que ces textes présentent des pratiques et des réflexions formalisées au cours de leur année de stage, et donc déjà loin derrière eux alors qu’ils effectuent à présent une nouvelle année d’enseignement, plus outillés. Ils ont beaucoup appris et nous sommes convaincus que ces mots qu’ils ont posés sur leurs commencements ont beaucoup à nous apprendre.
1 Au sein de l’Isfec-Afarec d’Île-de-France, institut de formation de l’enseignement catholique. Les stagiaires y suivent un mi-temps de formation générale, en complément d’un mi-temps d’enseignement en responsabilité dans des classes en établissement scolaire du secondaire, collège, lycée général ou professionnel.
2 Trois membres de la coopérative Dire Le Travail, dont deux formateurs intervenants à l’Isfec-Afarec.