La rencontre professionnelle « Se former par le travail » organisée par notre coopérative le samedi 23 octobre a rassemblé une vingtaine de personnes, plus ou moins impliquées dans la formation par alternance. Différents secteurs professionnels (le BTP, l’automobile, l’enseignement, les industries graphiques, la gestion, les ressources humaines) étaient représentés, à tous les niveaux de formation (du CAP au Master).
Dans un premier temps, chacun a évoqué des initiatives, des expériences d’expression sur le travail, l’apprentissage du travail dans une visée formative :
– des écrits, véritable littérature professionnelle, où le maitre d’apprentissage est dépositaire de son travail, l’apprenti de son apprentissage ;
– des écrits qui permettent un accompagnement personnalisé de l’apprenant et viennent en parallèle ou complément des démarches de VAE ou de bilan de compétences ;
– des écrits évalués, intégrés à la validation d’un diplôme, pour attester des apprentissages réalisés ;
– des écrits réalisés dans une démarche réflexive, comme carnet de bord d’apprentissage, qui engagent les apprentis à se questionner sur leur parcours, leur évolution, leur progression, et participent à la construction de leur identité ;
– des écrits conçus comme ressources pédagogiques, et donc supports à des échanges en formation ;
– des écrits qui, lus à haute voix, prennent une autre dimension, deviennent à la fois support d’expression orale, d’échanges directs avec les autres et permettent encore de comprendre son travail ;
– des écrits réalisés dans une démarche de collecte, entretien puis rédaction, pour aboutir à des productions finalisées dans un livre, ou bien issues d’ateliers d’écriture ;
– des écrits relatant directement des situations professionnelles, ou bien recourant à la fiction ;
– des écrits, ou bien des photographies, des dessins, des vidéos, des posters !
Dans un second temps, ont été pointés des convergences, des points de vigilance, des pistes de développement.
Convergence sur l’intérêt du récit pour évoquer des vies « en chantier », tant la distinction entre vie personnelle et vie professionnelle est difficile pour des apprentis qui sont à la fois adolescents, apprenants et salariés.
Vigilance sur les conséquences d’une telle attention à l’expression sur le travail. Donner la parole, c’est être prêt à la recevoir, c’est même s’engager à tenir la promesse d’en faire quelque chose. Ça ne va pas toujours de soi pour les formateurs. Comment par exemple évoquer les questions de sécurité sans en rester à la seule présentation de la règlementation, en tenant compte de ce que vivent les apprentis dans les entreprises ?
Pistes de développement vers la pratique du récit du travail comme un contenu de formation à part entière, l’utilisation de ces récits pour en faire un véritable outil de formation, ou encore l’introduction d’autres médias pour donner de nouvelles dimensions au récit.
Ce type de rencontre s’inscrit pleinement dans le projet de Dire Le Travail, entreprise coopérative à intérêt collectif. Le travail en partenariat avec les acteurs de la formation et les professionnels des entreprises est une condition de la réussite de notre activité et de la pertinence de nos propositions d’intervention sur le récit du travail au sens large du terme, récit écrit, oral, photographique, filmé, sonorisé, dessiné. L’intérêt porté par les participants à cette rencontre, leur souhait exprimé de pouvoir poursuivre ces échanges, nous conforte dans l’idée de renouveler. À suivre donc !