Des échos des ateliers

Pas si simple…

Retour sur l’atelier DireLeTravail qui s’est déroulé à Paris le dimanche 5 avril.


On savait déjà que venir travailler un dimanche matin pour écrire et parler avec d’autres sur son travail, ce n’était pas toujours simple. Sauf, bien sûr, pour la personne parmi nous qui avait déjà l’habitude de travailler le dimanche, un sur deux précisément. Une question de rythmes, sans doute.

La question du rythme reviendra dans un récit de jogging : quels objectifs je me donne, combien de temps je cours, qu’est-ce que je fais si j’ai un peu mal ? Récit apparemment hors du travail, mais qui fait apparaitre l’activité sportive comme « travail sur soi ». Le travail sur soi, un travail en soi ?

Pour rester dans ce qui fait la musique, nous nous engageons dans la tâche difficile d’entrer dans le monde des sonorités du travail, et de tenter de le relier aux sonorités du langage. Quels bruits ressemblent à quels mots ? On se heurte à des difficultés : se remémorer des sons, c’est bien plus dur que des images ; et puis, détacher les sons des mots de leur signification, jouer avec la pure musique des mots de la langue, c’est parfois déroutant. Tout le monde n’arrive pas à récolter suffisamment de mots sonores pour composer sa partition.

Sans recourir au métronome, le groupe s’organise, solidaire, dans une grande donnerie (une sorte de marché gratuit) : tiens, moi j’ai trop de mots, tu veux celui-là ? « Chapeau », « Litchee » et « Douceur » passent ainsi de main en main. OK, je prends. On avance.

Ensuite, insérer ces mots sonores dans un texte qui doit raconter un travail, ça n’est pas non plus de tout repos ! À partir de quoi une phrase émerge, celle d’une tâche complexe : « S’exprimer en réunion », tâche difficile parfois, à laquelle nous nous attelons aussi, dans ce travail d’écriture en réunion que sont les ateliers DireLeTravail, au moins autant qu’à l’écriture elle-même.

Cet atelier fut avant tout un lieu de découverte et d’échange, découverte de réalités de travail parfois très lointaines, parfois très familières, plus qu’on ne le pensait peut-être, échange entre des personnes qui, différentes, parlent d’un même engagement dans le travail, ses envers et ses faces cachées.
Nicolas Pieret, animateur