Retour sur la rencontre de présentation des trois premiers livres élaborés par notre coopérative pour une collection Dire le travail en agriculture des éditions Éducagri, qui s’est tenue le 6 décembre dernier. Les différents intervenants, de leur place respective, ont pu dire leur intérêt pour ces récits du travail évoquant de façon inédite la réalité des professionnels de l’agriculture.
Des « objets littéraires non identifiés »
Marie Guiot, directrice d’Éducagri, a expliqué le choix de s’engager dans un projet éditorial assez nettement différent des manuels et ouvrages techniques constituant l’essentiel de son catalogue. Ces « objets littéraires non identifiés » lui paraissent précieux pour évoquer le travail réel des exploitants agricoles. Dans ses responsabilités précédentes de formatrice, elle était à la recherche de témoignages concrets, par exemple pour analyser les stratégies d’exploitation ou le choix des techniques employées. Elle estime dans son rôle d’éditrice de mettre à disposition des formateurs ce type de récit : à eux de s’en emparer à présent pour aborder les questions d’orientation, ou encore de santé et de sécurité au travail.
« Vous avez décrit des métiers impossibles à décrire »
Patrick Guès, de l’Union nationale des Maisons familiales rurales, qui accueillait la rencontre, voit dans nos récits des résonances fortes avec la démarche des MFR : « cela fait 80 ans que les MFR disent le travail. » Il a rappelé que déjà dans les années 1950, les élèves repartaient avec un ouvrage réalisé tout au long de l’année pour raconter le travail qu’ils étaient en train d’apprendre. Décrire le travail à l’écrit, le réfléchir dans le collectif : ce sont les fondamentaux d’une « école du travail ». De tels récits sont donc autant de supports pour inciter les jeunes à parler à leur tour des activités qu’ils découvrent.
Christophe Baron, éleveur et président de Biolait à l’époque de l’écriture du récit, a expliqué ses motivations lorsqu’il a accepté de nous raconter son travail pour aboutir au texte Un paysan, deux métiers. Une belle opportunité pour lui de revisiter son parcours, de prendre du recul sur son activité.
« Écrire, c’est graver dans le marbre »
Stéphane Belluco a fait part de tout son intérêt pour une démarche qui lui semble pertinente dans son secteur professionnel, l’apprentissage des métiers du BTP. Ça lui parait une belle mise en œuvre de la devise de l’alternance : « comprendre pour faire et faire pour comprendre ». Après le site Passerelles monté avec la BnF, le CCCA-BTP a engagé avec la coopérative Dire Le Travail un projet de publication dans la même perspective : relier culture générale et culture des métiers du BTP. Trois types de récits seront collectés : ceux de professionnels accueillant des apprentis, ceux des apprentis eux-mêmes, et enfin ceux de formateurs du réseau des CFA animé par le CCCA-BTP.
Autant d’appréciations encourageantes sur ces premiers volumes d’une collection appelée à se compléter chaque année, sur de nouveaux thèmes. À suivre !