Des échos des ateliers

Échos d’atelier

Mardi 20 juin 2023 s’est tenue la sixième et dernière séance de l’atelier « écrire mon travail » (Paris XIe). Voici quelques extraits choisis par les participants et commentés entre nous.

Myriam

« Je me souviens d’une femme qui ne savait pas comment s’y prendre pour raconter son travail. Elle disait toujours que ce qu’elle faisait n’était pas intéressant, que tout le monde pouvait le faire, et qu’elle ne voyait pas l’intérêt de l’écrire… »

C’est vrai ça, pourquoi écrire son travail ? Myriam a suivi des personnes dans une démarche de VAE et a pu voir des personnes se redresser simplement en prenant conscience de ce qu’elles savaient faire sans savoir qu’elles savaient le faire.

Saïda

« C’est un savoir faire jamais acquis, sans cesse mis à l’épreuve, une source d’angoisse, mais aussi de satisfaction, l’accomplissement d’un défi relevé atteint. Ce savoir faire ne s’acquiert jamais définitivement, il se renforce, s’étaye, c’est une construction étage par étage qui se solidifie, une base qui se construit, dont on ne se rend même plus compte, qui fait partie de nous. »

Le travail, c’est aussi un processus intime qui finit par nous constituer. L’écriture peut l’approcher, à sa manière et dans le temps.

Véronique

« Je m’appelle Nathalie et je suis professeur d’anglais depuis vingt ans. Depuis trois ans, je vois Véronique en salle des profs toujours heureuse et contente de rentrer en cours, pleine d’idées et d’énergie. Elle parle à tout le monde, déploie toujours avec conviction ses positions. Elle me dérange. »

Et si je me voyais à travers les yeux de ma collègue ? Et si je me décentrais un peu, pour voir, le temps d’une proposition d’écriture…

Patrice

« On est jeté dans le grand bain, emporté par les courants divers, à se raccrocher à ce qui passe, entouré par des stars de la brasse papillon, en étant bien content d’avoir pu reprendre pied quelques instants, et tant pis pour le maître-nageur qui voudrait bien qu’on apprenne aussi à nager, parfois, contre le courant. »

Écrire, c’est aussi user de la métaphore, se laisser porter par les images et écouter ce qu’elles ont à nous dire. Et si l’atelier, c’était un peu comme une séance de natation ?

Claudine

« J’ai les larmes aux yeux. Je suis émue par son éloquence, par son expression, par sa recherche de justesse et le sens qu’elle attribue à son métier. J’ai écouté avec intensité et profondeur… »

Chemin faisant, des souvenirs remontent, avec leur lot d’émotion. Plus tard, parfois, on voit l’effet de son travail. Dans les métiers de l’humain, ce n’est pas si fréquent…

Michel

« Ah je suis content que Guillaume adhère [à mon idée d’organiser] de créer du lien dans ses nouvelles équipes [à travers le jeu]. [Bon il m’a dit qu’il fait] Bon il m’a confié l’organisation de moments ludiques pour que les collègues les gens de notre département, son nouveau département, [se construisent par constituent] reviennent se connaissent mieux [et reprennent sans appréhension] le chemin sur site tous les jours. »

Parce qu’écrire, c’est reprendre, faire des ratures, tâtonner. Parce que travailler, c’est aussi reprendre, faire des ratures, tâtonner.

Et tous de souhaiter renouveler l’expérience l’année prochaine…

Agnès Berthe