Dire le travail en temps de confinement

Vous avez dit bazar ?

Lundi 16 mars, premier jour de fermeture des établissements scolaires.

Histoire d’une prof testant le « vrai » télétravail (bon, bosser chez moi, j’ai l’habitude, hein !)

Bon, allez, faut y aller, ils doivent déjà tous être au taquet, là, chez eux, à se demander pourquoi je n’ai encore rien mis sur Pronote ! Bon, alors déjà les thèmes en cours pour les 5e. J’avais déjà distribué des documents aux B, je vais les mettre sur l’espace numérique de travail pour les A. Alors… Ah, flute, il y en a que je n’ai pas chez moi, c’était des photocopies de documents piqués à droite à gauche, mais pas scannés. Bon, tant pis, je vais déjà déposer ce que j’ai. Ah oui, mais il faut que je retape des consignes claires, du coup, puisque je ne peux pas leur dire comment faire. Bon. Ça me foire la mise en page. Tant pis ça fera deux pages à imprimer au lieu d’une. Ah oui, préciser qu’ils ne sont pas obligés d’imprimer, ils peuvent recopier. Bon. Non, mais ça n’a aucun sens, il faut que je refasse toute une fiche pour leur expliquer quoi faire dans quel ordre, sinon ils ne vont pas comprendre ce que cette fiche-là vient faire là et pourquoi. Raaaa, je m’y retrouve pas, faut que je range ce bazar sur mon bureau pour y voir clair ! Bon, je vais déjà me faire des plans sur papier, je me reconnecte après.

Quelques heures plus tard, après le plantage généralisé des espaces numériques de travail… Joie : l’ENT marche ! Oui, mais non, ça mouline pendant des plombes sur l’identification.

Je vais me faire du thé en attendant.

Je reviens : ça remarche ! Les messages s’affichent ! Tiens, je prends le premier de la liste. Paf, re-identification. J’espère que c’était pas très important.

Alexandra, professeure d’histoire-géographie en collège, Paris

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