Collecte – été 2016

Les paysans, ces héros

Arrivés en fin d’après-midi dans une ferme, du côté de Guénin, nous avons garé le camping-car sur une aire d’ensilage mis à disposition par le paysan, avec vue sur un poulailler et plusieurs milliers de poulets « label rouge » picorant dans le pré voisin.

Il fait un peu chaud dehors, on est aussi bien à l'intérieur.

Il fait un peu chaud dehors, on est aussi bien à l’intérieur.

Le Saint-Bernard et les deux bergers allemands sont venus nous jauger. Gentils les chiens… À côté des bâtiments de la ferme, le hangar qui sert à calibrer et à mettre en sacs les pommes de terre. Au bout du chemin, un troupeau de Charolais nous considère avec une expression indéfinissable derrière le mince fil de fer qui sert de clôture.

« Ils en font une tête ces touristes ! »

« Ils en font une tête ces touristes ! »

Tout semble calme, comme arrêté dans une immobilité qu’on devine trompeuse. Belle occasion de s’intéresser aux multiples facettes d’une franche polyculture.

Le fermier, chemise ouverte, marqué par une journée de travail déjà bien entamée, nous accueille au seuil de son hangar à patates avec un mélange de curiosité et de bienveillance. « Dire le travail ? Ah bon… » Ben oui, on peut prendre le temps de causer. C’est qu’il y a à dire ! Ou bien ce sera le fils puisque c’est lui qui a lancé l’élevage de poulets.

Le lendemain matin, toute la famille s’apprête à trier un énorme tas de pommes de terre érigé au pied d’un élévateur alimentant le tapis roulant.

Une vie de chien ? On demandera aux deux qui assiste à cette scène...

Une vie de chien ? On demandera aux deux qui assiste à cette scène…

Le fils, jeune barbu à l’enthousiasme débordant, nous entraine à la cuisine autour d’un café. C’est là qu’on va causer tandis que l’horloge répète la sonnerie des neuf heures, que la petite sœur vient nous claquer la bise et que la maman nous rejoint intriguée pour se mêler à la conversation. Ce fils est un bourreau de travail, un entrepreneur convaincu, une sorte de héros téméraire. Nous l’avons écouté pendant une bonne heure, impressionnés. Cela va faire un beau récit de travail…

Pierre Madiot, Patrice Bride