Collecte – été 2016

Le feu sacré du travail

Après avoir fréquenté le vaste marché d’Hennebont, nous sommes tout étonnés de nous retrouver sur la petite place d’Inzinzac-Lochrist, auprès d’une demi-douzaine d’étals. Les gens arrivent un par un. Facile de les aborder. Tout aussi facile, pour ceux qui préfèrent, de s’esquiver poliment.

Un jeune enseignant habité par le feu de la pédagogie nous raconte avec émotion ses projets, ses réussites et ses échecs.

Puis un chaland s’approche visiblement intéressé… et pour cause : c’est le conservateur de l’écomusée des Forges d’Hennebont. Il a collecté des témoignages auprès des anciens ouvriers sidérurgistes qui, depuis 1966, considèrent toujours la fermeture de leur usine comme un drame absolu. Il est question de transmission, de fierté, de dignité. Notre démarche le passionne, son travail a envahi son existence. Fils d’ouvrier, il ne s’imagine pas ailleurs que là où il est.

À propos d’ouvrier, voilà un vert retraité qui arrive. Parler de travail ? Et comment ! C’est un ancien typographe parisien, militant CGTiste pur et dur. Il nous explique avec une gouaille de Titi du 13e ses conceptions du travail bien fait, de la confiance, de la camaraderie, de la justice sociale.

Trois récits passionnés.

L’après-midi, nous tenons à visiter l’écomusée des Forges.

ecomusee-industriel-des-forges-dinzinsac-lochrist-inzinzac-lochristNous y passons plusieurs heures dans l’évocation des luttes ouvrières, des expositions d’outils, de machines, d’objets de toutes sortes et de photos où l’on perçoit la densité de la solidarité ouvrière au milieu de la fumée, de la poussière de charbon et des jets de matière rougeoyante.Ecomusee_intérieur

Demain, on va s’installer près du marché de Guidel. On ne sait pas qui on va rencontrer. On vous dira.

Pierre Madiot, Patrice Bride